L’hypothyroïdie
L’hypothyroïdie est un état pathologique où les hormones thyroïdiennes (T4 et T3) sont produites en trop faibles quantités par la thyroïde.
Ainsi toutes les fonctions biologiques de l’organisme liée à l’activité et aux taux de ces hormones sont ralenties : métabolisme et production de chaleur, transit… Nous reviendrons sur le cortège de symptômes que cela entraîne plus bas.
Le naturopathe peut être alerté par cet ensemble de symptômes et en ce cas, il orientera vers une personne du corps médical : le diagnostic d’hypothyroïdie sera uniquement posé par le médecin traitant ou l’endocrinologue à la suite d’un bilan.
Par ailleurs, en France, le diagnostic repose sur le seul dosage de la TSH. Après dosage en laboratoire, une TSH qui se trouve entre 0,270 et 4.200 (mUI/l) sera considérée comme normale. Dans d’autres pays et pour de nombreux médecins et professeurs, ces valeurs ne sont pas considérées comme des normes « santé » et ils se basent sur un intervalle davantage autour de 0,3 à 2 (mUI/l). L’hypothyroïdie sera donc diagnostiquée en fonction des normes considérées : TSH supérieure à 2 ou à 4 en France.
A noter :
Au niveau physiologique, seule l’hormone thyroïdienne T3 est active au niveau des cellules. Elle a notamment besoin de vitamine D pour agir et le taux de cortisol doit par ailleurs être bien régulé.
Or la thyroïde sécrète en grande majorité de l’hormone T4 (forme inactive) qui devra être transformée en hormone T3, véritable forme active au niveau cellulaire. Cette conversion a lieu en grande partie dans le foie et est également assurée par notre microbiote ! Elle dépend de la présence de certaines vitamines et oligo-éléments.
De plus, l’hormone T4 peut aussi être convertie en forme inactive : la rT3 (reverse T3) et cette transformation peut-être majorée dans certains cas : régime trop restrictif, stress important…
Les deux hormones, T3 et rT3 entrent par ailleurs en compétition au niveau des cellules. Un taux élevé de rT3 par rapport à l’hormone T3 limite ainsi les effets de cette dernière.
Enfin, une fois l’hormone T3 obtenue en quantité suffisante, il faut que celle-ci puisse agir correctement au niveau des cellules. Car ce qui est induit par un défaut d’hormones thyroïdiennes avec divers symptômes (= définition de l’hypothyroïdie) pourra également, entre autres, survenir et s’observer si l’hormone T3 ne peut agir de façon optimale au niveau des tissus et cellules.
Ainsi des résultats biologiques peuvent être tout à fait normaux (TSH, T3, T4 normaux) mais la kyrielle de symptômes bien présente.
Les symptômes
Nombreux, ils soulignent un ralentissement global de l’organisme (liste non exhaustive et ils ne sont pas tous nécessairement présents en cas d’hypothyroïdie) :
- Fatigue permanente : présente dès le réveil et qui perdure pendant la journée
- Chute de cheveux
- Intolérance au chaud et au froid
- Frilosité et extrémités très froides (et bout du nez !)
- État de constipation
- Ballonnements importants
- Visage gonflé au réveil (gonflement des paupières)
- Rétention d’eau au niveau des jambes
- Prise de poids non expliquée par un appétit plus important
- Ralentissement psychique avec troubles de la mémoire et de la concentration
- État anxio-dépressif
- Peau sèche
- Peau orangée sur la plante des pieds et la paume des mains
- Baisse de la libido et problème de fertilité et de fausses couches
- Dépilation de la base des sourcils (perte du tiers externe du sourcil)
- Ongles mous, striés, cassants
Quelques causes de l’hypothyroïdie
Une alimentation inadaptée avec un défaut d’apport en nutriments essentiels au bon fonctionnement de la thyroïde est la première cause à aborder : protéines, glucides, zinc, fer, iode, sélénium, vitamine D, provitamine A et vitamine A.
Un régime alimentaire trop restrictif en termes de calories ou un poids insuffisant impactent également la thyroïde qui a tendance à se mettre au ralenti.
Un déséquilibre au niveau des hormones sexuelles féminines peut aussi inhiber la thyroïde.
Dans le cas d’un excès d’oestrogènes, la conversion de T4 en T3 est réduite. La deuxième conséquence est une production de TBG (thyroid binding globulin – protéine de transport des hormones thyroidiennes et des oestrogènes) augmentée ; les hormones thyroidiennes sont alors davantage liées à cette protéine de transport. Or, les hormones thyroïdiennes sont inactives quand elles sont fixées à la TBG. In fine, une hyperoestrogénie engendre un excès de TBG qui augmente la part liée/inactive des hormones thyroïdiennes, ce qui limite leur effet au niveau des cellules qui en reçoivent en moindre quantité. Les symptômes d’une hypothyroïdie peuvent alors survenir.
Un déficit en progestérone en limitant l’activation de la thyroïde peut également concourir à une hypothyroïdie.
Le stress est un facteur majeur impactant le bon fonctionnement de la glande thyroïde. La réaction de stress qu’elle soit liée à un stress physique (surmenage…) ou psychique altère l’ensemble des processus physiologiques et la thyroïde n’est pas épargnée. La thyroïde est d’ailleurs la glande « des émotions »…
Un système digestif en berne, avec de l’inflammation, un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose), un foie paresseux, est une autre cause à considérer. En effet, pour que l’hormone T4 devienne active, elle doit être transformée en T3. Le microbiote intestinal effectue 20% de la conversion et c’est le foie qui assure la plus grande partie de cette synthèse grâce à l’enzyme 5′- déiodinase.
Ces causes peuvent se cumuler et se modulent très bien en naturopathie pour améliorer son état de santé !
Prenez soin de vous,
Audrey